Les Pharaons portaient le même shenti que leurs sujets mais fait de tissu riche et maintenu à la taille par des ceintures variées : dans l'Egypte primitive et même à l'époque de l'Ancien Empire (IVe et IIIe millénaires), le souverain n'était habillé que de ce simple pagne et seule une queue de lion dans le dos indiquait sa qualité de chef. C'est dans cette tenue que sont représentés les Pharaons sur toutes les statues et basreliefs ainsi que, plus tard, Alexandre le Grand lui-même, puis les empereurs romains.

A partir de la XVIIIe dynastie (XVIe siècle), les princes apparaissent habillés du costume élégant mais compliqué auquel a été donné le nom de haïk royal. C'est un grand voile, très voisin du haïk arabe, assujetti par un seul noeud à la naissance du cou ; mais, par un enroulement sur une épaule, puis autour des reins et enfin sur l'autre épaule, il donne l'impression d'un costume composé d'un jupon court, d'une tunique à manches évasées et d'un manteau flottant.

Les ceinturons de couleur, les rubans multicolores, les parures et bijoux d'or et d'émaux rehaussent également la dignité royale des Pharaons, ainsi que les coiffures superposées, symboles de leur puissance ; cette tiare ou bonnet tronconique - le pschent - dont sont coiffés le roi Akhenaton et la reine Nefertiti et qui emboîte très étroitement la tête, est blanche en Basse-Égypte et rouge en Égypte-Supérieure ; aucun texte ne permet d'en préciser la matière.

Les découvertes faites en 1922 dans le tombeau de Tout-AnkAmon ont mis au jour les restes d'au moins sept vêtements royaux trouvés dans un bahut, qui ont révélé l'usage des tissus brodés de perles de verre multicolores et de plaquettes d'or, usage qui se retrouve à Mycènes. Le plus beau des vêtements est une robe ornée sur le devant d'une croix ansée, symbole de l'immortalité de l'âme.

On a aussi trouvé dans ce tombeau des gants ornés d'un motif tressé en forme d'écailles, probablement employés pour le tir à l'arc, ainsi que plusieurs paires de sandales, brodées de perles ou ornées de dessins en cuir de différentes couleurs.

Le costume royal égyptien a ainsi marqué, dans son ensemble, la recherche d'un symbole souvent empreint d'une signification religieuse, sinon humaine.