L'habit essentiel des femmes doriennes est le peplos, tunique de dessus confectionnée de façon similaire au costume masculin, c'est-à-dire à partir d'un rectangle d'étoffe drapé. Tissé dans une laine épaisse, ce rectangle est de grandes dimensions ( environ deux mètres vingt sur deux mètres soixante) et couvre le corps jusqu'aux pieds. Plié en deux dans le sens de la hauteur, le peplos, disposé sous les bras de manière à entourer le corps, se fixe sur les deux épaules au moyen de fibules. Ce drapé laisse l'un des côtés, le gauche généralement, entièrement ouvert. C'est le peplos ouvert, qu'affectionnent particulièrement les jeunes Spartiates, qui aiment ainsi dévoiler leur nudité. Le peplos fermé réunit les deux pans du tissu par une couture latérale. Cette couture se pratique soit sur toute la hauteur , renfermant totalement le corps de la femme, soit dans sa partie supérieure uniquement, enfermant le buste mais non les jambes, ou soit dans sa partie inférieure uniquement, formant alors comme une jupe. Comme le khiton, la partie supérieure du peplos est souvent rabattue sur le torse. De longueur variable, ce repli (apoptygma) peut atteindre, chez les femmes, la taille ou le haut des cuisses. Le pan du dos, ramené sur la tête, sert de voile. Ce repli, flottant sur les épaules et le buste, ajoute au caractère noble de la tunique. Une bande décorative ornant les bords inférieurs et latéraux renforce cette impression. Sans être d'une pratique systématique, une ceinture resserre parfois le peplos à la taille. Ainsi se forme le bouffant kolpos. La ceinture se place sous le repli quand celui-ci est court et par-dessus quand il est long. En dehors du peplos, le costume féminin grec comporte aussi la tunique de lin, khiton, qui se distingue de celui des hommes par la réalisation particulière de ses manches. Sur le bord supérieur, une ouverture est laissée pour le passage de la tête. Puis, une série de petites fibules, régulièrement espacées, joint les deux bords du tissu des épaules jusqu'aux coudes. Les manches ainsi formées sont caractéristiques de ce vêtement : les trous par lesquels sortent les bras sont dans le prolongement de l'encolure et non pas dans les coutures latérales. C'est pourquoi toute l'ampleur du khiton est amassée sous les bras, créant une volumineuse draperie. Cet excédent de tissu peut être réduit par un cordon passant autour des épaules et des bras, se croisant sur le buste ou dans le dos, et venant se nouer devant ou derrière, ce qui facilite les mouvements des bras. L'une
des particularités du khiton est son plissé serré, façonné dans
le sens de la hauteur du tissu. Ce plissage, possible grâce à la
finesse de tissage du lin, est réalisé selon le procédé suivant:
des petits plis formés à la main, probablement à l'aide
de l'ongle, sont maintenus serrés pendant plusieurs jours. Le plissé obtenu
apporte un mouvement d'ampleur à l'étoffe. Le bouffant kolpos descend quelquefois très bas, jusqu'à mi-cuisse, donnant l'illusion d'une seconde tunique. De plus, la longueur du khiton est parfois si importante qu'une seconde ceinture engendre un autre kolpos, retombant par-dessus le premier . |