Lorsque le Théâtre antique fut parvenu, en Grèce d'abord, vers les VIIe et VIe siècle, à sa forme définitive, son costume se fixa assez rapidement. Les acteurs tragiques portaient sous leurs vêtements des rembourrages appropriés, et aussi des perruques hautes, ou du moins des touffes de faux cheveux adhérentes aux masques ; les chaussures, très épaisses, parurent aux Romains si caractéristiques de la tragédie que leur nom (cothurne) finit par désigner la tragédie elle-même. Les rois et les reines de tragédie revêtaient des tuniques à manches qui descendaient jusqu'aux pieds et comportaient même quelquefois une traîne pour les femmes. Ces tuniques étaient ornées de bandes de couleur très vive pour les personnages heureux, de teinte grise, verte ou bleue pour les fugitifs et les malheureux ; les personnages en deuil étaient vêtus de noir. Par-dessus le khiton, on jetait un vêtement semblable à un châle, généralement de couleur vive, ou bien un manteau grossier, ou encore une peau de chèvre. Les dieux et déesses se distinguaient par leurs insignes ; les devins étaient habillés d'un tricot de laine par dessus le khiton ; les chasseurs enroulaient un châle de pourpre autour du bras gauche. Quant aux choreutes, ils ne chaussaient pas de cothurnes et portaient un khiton plus court que celui des acteurs, ainsi qu'un châle carré, ou oblong. Aux esclaves étaient attribués des jaquettes de cuir et des pantalons collants, probablement pour indiquer leur origine barbare. A Rome, dans la tragédie praetexta dont le sujet était pris dans l'histoire romaine, les acteurs portaient la toge prétexte. En comédie, dans la palliata, dont la scène se passait en Grèce, ils revêtaient le pallium, et la toge dans la togata, à sujet italique. |