Les Francs installés en Gaule sont des hommes habitués à combattre. Leur costume reflète un caractère militaire qui persiste, malgré la rapide fusion avec les autochtones.

Sous la dynastie mérovingienne (481-751), la majorité du peuple français est constituée encore de Gallo-romains sur le costume desquels nous sommes fort peu renseignés. Les découvertes archéologiques témoignent du port simultané de deux tuniques superposées: une de dessous, la camisia de filou de lin et par-dessus, la gonelle, mi-longue, ajustée au corps et munie de manches courtes ou longues. Cette tunique de dessus, d'usage courant jusqu'au XIIème siècle, s'orne de divers galons ou de liserés brodés. A partir du Xème siècle, l'encolure forme un bourrelet arrondi, comme l'ancienne tunique gauloise. L'histoire nous apprend que Geoffroy, comte d'Anjou de 958 à 987, étai t surnommé " Grise Gonelle ".

En plus de cette tunique de dessus, dont la forme et la décoration varient, les Carolingiens portent la dalmatique. Plus longue, enrichie de ciaves ou de galons sur les manches et dans le bas, la dalmatique est en ce temps un habit de noble, tandis que les paysans et le peuple conservent le simple colobe sans manches.
Une ceinture de cuir, pourvue d'un mordant de métal ciselé ou d'une boucle de bronze ornée, serre à la taille ces vêtements qui blousent par-dessus.

Les braies mérovingiennes sont courtes et larges, ne couvrant que le haut des jambes. Aux IXème et Xème siècles, leur forme redevient plus couramment longue et étroite. Jusqu'au XIIème siècle, et parce qu'elles sont visibles sous des habits courts, les braies se confectionnent dans des toiles de couleur vive, unies, rayées ou à motifs. Certaines se taillent dans un cuir souple. Elles sont portées par tous les hommes, indépendamment de leur statut social. Des chausses de laine viennent couvrir le bas des jambes, dénudées par l'emploi de braies courtes. Avec ou sans pied, les chausses montent sur le mollet jusqu'au genou ou jusqu'à mi-cuisse, dissimulant parfois les braies.

Les illustrations des manuscrits contemporains les montrent fixées aux jambes par des rubans noués, les jarretières, ou par des bandelettes d'étoffe, ou encore par les courroies des chaussures qui se lacent par-dessus. Les chausses sont aussi colorées que les braies, en rouge, en vert ou en jaune. Les hommes les plus fortunés ont des bandelettes teintes et même brodées.