Aux IVème et Vème siècles, le costume religieux n'est pas encore très spécifique, et les chrétiens conservent leurs habits longs et amples de la vie de tous les jours. A partir du VIème siècle, les ecclésiastiques utilisent pour le culte certains de ces vêtements civils, constituant ainsi les débuts d'un costume religieux et symbolique.

Le costume sacerdotal prend naissance sous les premiers Mérovingiens. L'aube, longue tunique à manches longues et étroites est à l'origine de lin blanc mais sera par la suite de différentes matières et couleurs. Une ceinture plate serre la taille. Un large parement brodé décore le bas du vêtement qui dépasse sous la chasuble. L'aube des évêques et des prêtres, ornée de claves et de pourpre, descend jusqu'aux pieds. A partir du VIème siècle, la dalmatique est réservée aux diacres et sous-diacres. Tunique civile commune aux deux sexes depuis le début de notre ère, la dalmatique se démode chez les laïques et devient un vêtement d'apparat pour les rois, les empereurs et les prêtres. De forme ample et plus ou moins longue, elle se différencie de l'aube par ses très larges manches. Elle se pare de callicules (médaillons circulaires) ainsi que de claves, des épaules jusqu'en bas, auxquels s'ajoutent parfois des grelots ou des petits glands. Depuis le IXème siècle environ, comme l'aube, la dalmatique est brodée d'un parement dans sa partie inférieure. Elle se retrouve également dans l'habillement des évêques.

La chape et la chasuble, deux vêtements de dessus courants chez les civils, sont eux aussi intégrés au costume chrétien dès le VIème siècle pour tous les membres du clergé. Superposée aux vêtements liturgiques, la chape sert d'abord de protection contre les intempéries. Puis, elle reçoit de nombreux ornements et devient un vêtement d'apparat pour les cérémonies religieuses. A l'époque carolingienne la chasuble, réservée aux prélats, est garnie de larges broderies à l'encolure et sur son bord inférieur.

Le costume liturgique s'accompagne dès son origine, de différents accessoires. L'étole dérive de la bande décorative, auparavant appliquée sur les tuniques féminines romaines, puis devenue indépendante. Cette sorte d'écharpe étroite, toute en longueur, constitue une marque de dignité chez les Romains puis à partir du VI" siècle un insigne ecclésiastique, portée par les diacres et les prêtres pour les offices. Jusqu'aux temps carolingiens, l'étole est taillée dans un lin blanc et frangée aux extrémités. Le manipule, accessoire civil analogue à nos mouchoirs, s'apparente au costume des prêtres et des diacres à la même époque. L'amict, pièce carrée ou oblongue faite de lin ou de chanvre blanc, se porte par-dessus l'aube en couvrant la nuque et les épaules. II se pare petit à petit de nombreuses décorations tissées de fils d'or. Le pallium, ancien manteau gréco-romain, est réduit au VIème siècle à une longue bande de laine blanche. Après plusieurs modifications dans l'agencement de son drapé, cet insigne caractéristique des archevêques se dispose en un cercle entourant les épaules avec une extrémité tombant verticalement devant et derrière. De même, il s'orne de croix.

Tous les ecclésiastiques ont une large tonsure. Sous les Carolingiens on interdit aux clercs les couleurs vives, notamment le rouge et le vert. Le costume liturgique étale en revanche des tons éclatants : bleu, vert et pourpre, dont l'usage est, comme chez les laïques, exclusif aux prélats et proportionnel à leur hiérarchie.