Dans l'ensemble,
le costume assyro-babylonien a répondu, par ses formes simples,
aux nécessités d'une vie primitive et patriarcale sous
un climat chaud : son principe consistait moins dans les façons
de tailler et de coudre les étoffes que dans l'art de les disposer
sur le corps.
Il ne faut
pas oublier que, dans les sculptures et bas-reliefs, ce costume est
représenté comme un fourreau moulant le corps, l'artiste
supprimant tous les plis pour reproduire facilement le dessin des riches
broderies, qui constitue parfois de véritables scènes.
Dans les diverses classes,
la robe longue du type sumérien laissant les avant-bras dégagés
demeure d'emploi constant, même à l'époque de
Sargon qui, avec ses plus hauts dignitaires, en maintenait l'usage.
Les femmes du peuple la portent serrée à la taille
d'une ceinture à bourrelet, sur les bas-reliefs de Nimrud
dessinés par Layard.
Mais la robe est à peu
près supplantée chez les hommes par la tunique plus
ou moins longue, à manches le plus souvent étroites
et longues finissant au poignet : c'est probablement l'apport des
peuplades venues des régions montagnardes, où l'imposait
le climat ; elle subsiste aujourd'hui en Orient, pour des raisons
de décence, sous la forme de chemise. Cette tunique à trois
ouvertures pour la tête et les bras comportait sur la poitrine
une fente que fermaient deux cordons à houppes de laine.
Sur ce long vêtement
se drape une sorte de manteau d'une pièce, fixé en
haut et à droite de la poitrine, puis rejeté sur l'épaule
gauche et tombant jusqu'aux pieds. Ce manteau est le châle à franges
de l'époque sumérienne, aux dimensions souvent très
importantes, qui était passé sous le bras droit et
rejeté sur l'épaule gauche, mais qui, plus tard, sur
des effigies royales du VIIe siècle, est tiré sur l'épaule
droite et recouvre presque entièrement la poitrine.
L'emploi du grand châle
drapé était réservé au roi et aux dieux
; les hauts fonctionnaires de la cour portaient le châle plié en
bande sur la tunique longue ou courte, le grand vizir se distinguant
par la longueur des franges.
Le costume royal, le plus
fréquemment représenté en sculpture, marque
en Babylonie et en Assyrie un enrichissement croissant, tout en gardant
certains caractères archaïques. Si, au XIIe siècle
avant J. C., le costume du roi de race kassite Mélishipak
(vers - 12oo) n'est pas décoré ni brodé, celui
d'un de ces prédécesseurs de la fin du XIIIe siècle,
le roi MardoukNadim, s'écarte complètement du costume
ancien de Goudéa et même de celui d'Hammourabi, avec
ses trois vêtements superposés et un choix d'étoffes
richement décorées et brodées de plusieurs tons,
témoignant d'usages plus raffinés et contrastant avec
l'esprit militaire de la race.
Le costume
de cour assyrien, avec ses poignards passés dans la ceinture,
est comparable à certains costumes de l'Inde contemporaine.
Le costume sumérien
primitif est resté très certainement pendant longtemps
le costume ordinaire de Babylonie et d'Assyrie ; on connaît
cependant une loi assyrienne qui, vers - 1200, ordonna aux femmes
libres et aux femmes mariées de sortir voilées : c'est
la plus ancienne mention connue de cette coutume qui se perpétue
aujourd'hui encore en Orient.
A côté du
type conventionnel de la sandale simple à quartiers qui laisse
le pied à découvert, se lace à la cheville et
emprisonne dans un anneau le gros orteil , on note aussi la chaussure
fermée, introduite dans la vallée mésopotamienne
par les populations montagnardes.