Le costume liturgique s'est lentement déterminé depuis le VIème siècle, date de son apparition, jusqu'au XIème siècle. Au XIIème siècle, il est ordonné et établi dans ses formes et ses fonctions. Les XIIIème et XIVème siècles sont marqués par l'enrichissement des matières employées pour sa confection (soieries de fabrication nationale ou importées d'Orient, d'Espagne ou de Sicile) , ainsi que par la multiplication des ornements qu'il reçoit.

Le costume du clergé séculier comprend toujours l'aube, de forme étroite à l'origine, puis ample et allongée jusqu'aux pieds. Elle se fend sur les côtés, des genoux jusqu'en bas, et ses ouvertures sont parfois bordées de franges. La dalmatique (qui n'est plus qu'un habit religieux), ornée de deux claves sur le devant et d'un parement brodé dans le bas, s'agrémente aussi de fentes latérales débutant aux hanches. Ses manches, très courtes au XIIIème s'allongent au XIVème siècle. Les évêques s'approprient de plus en plus la dalmatique des diacres. La chape à manches est formellement interdite dans l'ensemble de la fonction. La chasuble garde sa coupe ovale décrite précédemment.

A l'époque romane, l'amict, garni d'un petit collet rigide orné de dessins tissés ou brodés descend sur les épaules et se fixe sous celles-ci par des cordons. II se porte alors sous l'aube ou sous la dalmatique, et seul le collet apparaît. Les extrémités de l'étole et du manipule s'évasent en dessinant des formes d'empâtements. Le manipule, jusque-là tenu à la main, se pose désormais sur le poignet. La mitre, coiffure et insigne de dignité épiscopale, se transforme totalement : ses deux pointes, antérieurement disposées sur les côtés viennent se placer devant et derrière. Les mitres des archevêques et des évêques sont fabriquées dans des somptueuses étoffes de soie, couvertes de broderies et de pierres précieuses. Un ou deux galons bordent cette coiffure qui est généralement agrémentée de fanons pendants.

Le costume liturgique est complété d'accessoires. (chaussures, gants, anneau, crosse et tau) que le cadre de ce livre ne permet pas de développer .

La propagation du christianisme s'accompagne de la création de nombreux ordres monastiques organisés dans toute l'Europe. Ces moines s'installent en monastères dans les campagnes où ils adoptent le costume local, composé d'habits populaires. Bien que ces ordres diffèrent dans leur règle, l'habillement du clergé régulier regroupe des vêtements similaires, divergeant essentiellement par leurs couleurs.

Les Bénédictins surnommés les moines noirs, revêtent la gonelle, tunique à longues manches étroites portée à même la peau, le froc ou le scapulaire, longues robes fendues sur les côtés, et enfin la chape. Les Cisterciens ne portent que des habits de couleur naturelle, jamais teints: la coule, robe blanche à larges manches et à capuchon, ainsi que le froc ou le scapulaire pour les travaux. La règle proscrit la chape, le pelisson, les braies, les bottes et les chapeaux. Les Dominicains superposent deux robes de laine blanche sous une chape noire. Les Franciscains s'habillent d'une cotte brune ou grise, à capuchon, serrée à la taille par une ceinture de corde. Les Carmes se reconnaissent à leur robe à bandes blanches et brunes alternées.

Le costume des religieuses comporte deux longues tuniques et une chape. Les cheveux, impérativement dissimulés, sont couverts sous un simple voile ou sous la guimpe, formée d'un fin couvre-chef enroulé autour de la tête retombant sur le cou et la poitrine. L'aumusse, coiffure formant capuchon, est taillée de façon à ce que les angles du rectangle de tissu, plié et cousu, dessinent deux pointes.