Les robes tombent maintenant sur le cou-de-pied et sont beaucoup plus ornées que sous l'Empire. Le décolleté est plus haut et les manches s'allongent jusqu'aux poignets sauf pour les robes du soir qui restent beaucoup plus expressives. C'est de cette époque que date la différence entre robe de jour et robe du soir. Vers 1810-1830, la jupe se gonfle autour de la taille par l'emploi de jupons finalement remplacés par un seul jupon «crinolisé», ou raidi par des fils de crins, avant d'être à nou­veau doté de baleines et baptisé alors crinoline. Vers 1820, la taille ayant retrouvé sa place naturelle, le corset remplace les petites brassières de maintien de poitrine de l'Empire ; lacé dans le dos, avec des goussets soutenant les seins, il se porte sur la chemise, mais ne se voit pas sous la robe passée dessus. L'impression de minceur de la taille est encore renforcée par la coupe du col qui finit par s'étirer d'une épaule à l'autre jusqu'aux emmanchures des manches à gigot, elles aussi de plus en plus larges et cousues bas, Les bas sont toujours blancs, ajourés sur le cou-de-pied et fixés par des jarretières au-dessus du genou. Les souliers sont plats, sans talon, à bout carré. Au début du siècle, apparaissent les manteaux endossés qui n'existaient pas auparavant à cause des robes à panier et qui étaient remplacés par des pèlerines ou de courtes pelisses et surtout par des schalls fabriqués au Cachemire. Ces manteaux sont des sortes de redingotes puis des mantelets, ou mantilles, capes sans manches assorties aux robes. Les coiffures sont des turbans ou des chapeaux décorés de plumes d'autruche et surtout, à la fin de la période, des capotes nouées sous le menton par un ruban plus ou moins large. La robe ne comportant pas de poche, la femme porte un petit sac à main, le réticule.

   

Robe à corsage baleiné, cintré par plusieurs découpes, sans pointe, avec encolure au cou garnie d'un col Claudine au plissé soleil de fin coton blanc, petits boutons décoratifs recouverts à la gorge, manches longues à gros gigot dont l'ampleur de la partie épaule est obtenue par plis cartouches et dont le bouffant se rend jusqu'au coude, là où la partie de manche de l'avant-bras est ajustée par trois petits boutons et se termine en pointe arrondie sur le dessus de la main ; jupe froncée, plat devant, un peu plus longue dans le dos, cousue à un étroit empiècement de ceinture, lui-même cousu au corsage à la taille surélevée ; à l'ourlet, une large bande de même tissu est juxtaposée sur le biais, présentant donc le carrelage en diagonal, tissu de soie à deux tons de violet et à deux tons de vert.

    

Robe à corsage cintré et baleiné, avec drapé de poitrine en double croisure, décolleté en V avec les épaules abaissées, mises en valeur par une boucle de ruban à double épaisseur, fabriqué du même taffetas caméléon à reflets roses que la ceinture, qui elle, est non entoilée et se drape autour d'une boucle de métal argent, manches courtes à gigot très froncé par plis cartouches à l'emmanchure du dessus seulement ; jupe à très petit fronçage, plat devant, montée sur bande de taille étroite cousue au corsage à la taille surélevée, avec un rempli décoratif à la partie inférieure; cette robe est confectionnée de soie shantung lilas.

Robe à corsage ample dont le volume est obtenu par fronces à la taille, sans pointe ni baleines, avec décolleté rond à col berthe à deux volants bordés de fine dentelle, dont un est d'organza ivoire et l'autre d'organza rose, empiècement oval flottant au milieu devant de coton blanc avec broderie ton sur ton, manches courtes à gigot avec petit bracelet de bras contrastant, large ceinture ajustée, drapée à plis horizontaux, superposée en haut de la découpe taille, surélevant ainsi sa hauteur apparente ; jupe froncée circulaire garnie d'un volant à bordure ruchée ; cette robe est confectionnée de dentelle fleurie blanche de fil lustré laissant transparaître les épaisseurs de doublure, laquelle est rayée rose et gris ; disséminés, des accents contrastants de crêpe magenta dont la ceinture et la grosse et les petites boucles

Robe à deux corsages superposés, les deux blousant grâce à des fronces omniprésentes au devant et au dos, le premier étant à encolure ronde à bordure ruchée de tulle avec manches longues évasées et le deuxième étant à encolure en V avec bordure ruchée identique mais avec manches courtes évasées froncées à l'épaule et recouvertes de tulle point d'esprit ; ils sont de foulard de soie crème; les trois jupes circulaires sont froncées : la première a un petit volant de taffetas à l'ourlet, la deuxième a un volant similaire mais de tulle et la troisième, la plus visible est de tulle point d'esprit et comporte un volant double de soie et de tulle ; elles sont toutes montées sur une large bande de taille qui vient se coudre au corsage, laquelle est camouflée sous une ceinture drapée de soie shantung bourgogne.

Robe avec corsage baleiné et cintré à plusieurs découpes, laçage dans le dos, avec taille un peu surélevée et courbe plutôt qu'une pointe, pièce d'estomac superposée avec modestie de dentelle anglaise et double boutonnage décoratif, décolleté en V avec col berthe de guipure, manches longues froncées à gros gigot soutenu par du crynile avec poignets ajustés par smoking ; jupe circulaire séparée, à petit fronçage, plat devant, avec garniture à la partie inférieure d'une profusion de dentelles étagées brun rouille et noire ; ceinture drapée séparée de taffetas irisé avec large boucle décorative et longues brides dans le dos ; le tout est de coton imprimé à petites fleurs enlignées bleuâtres et de velours brique en alternance ; ce costume a subi un traitement de couleur d'un brun chaud harmonisant le tout dans des teintes rougeâtres.

Robe avec corsage baleiné, cintré par multiples découpes, avec pointe devant, décolleté rond échancré avec col berthe d'organza drapé à plis horizontaux, lequel diminue de largeur jusqu'au milieu devant où il est assujetti à une petite pièce carrée posée en appliqué, manches courtes à très gros gigot avec superposition de manches en béret auxquelles vient s'ajouter à nouveau de l'organza bordé ici en supplément de guipure festonnée écrue ; jupe circulaire froncée séparée, plat devant, montée sur bande de taille entoilée ; le corps de la robe est confectionnée de bengaline satinée jaune soleil à nervures prononcées alors que les manches sont de bengaline jaune maïs.

Robe à corsage cintré par découpes transversales, baleiné, avec décolleté rond à col berthe drapé façon fichu, avec un espace libre pour l'apposition d' un bouquet miniature au milieu devant, alors que dans le dos il y a prolongation du col formant des liens qui se nouent, manches-ballon avec bracelet de bras drapé; jupe séparée, à très petit fronçage, plat devant, montée sur une bande de taille de même tissu non entoilé et fixée par quelques points à la main aux valeurs de couture du corsage ; cette robe est confectionnée de taffetas jaune maïs et elle est agrémentée de petits bouquets de minuscules fleurs artisanales de tissu dont un se situe au centre du col berthe et les quelques autres sont disséminés à travers la jupe.

Robe à corsage cintré par découpe princesse, baleiné, sans pointe, avec encolure au cou ornée d'une ruche de dentelle de fil soyeux à festons d'un blanc immaculé et au moulage assuré par des petites pinces rayonnantes, double pli creux au milieu dos avec martingale triangulaire à pointe vers le haut, manches saucières montées sur une épaule surbaissée, à gros gigot avec plis couchés à l'épaule et pinces au niveau des poignets, lesquels sont garnis de dentelle ancienne au crochet et finalement une emphase supplémentaire est apportée sur les bouffants par le croisement de deux plis creux à la saignée ; l'ouverture devant est à boutons de différentes couleurs éteintes ; la jupe ample à plis couchés, plat devant est cousue au corsage ; le tout de crêpe de laine gris charbon semé gris et rouge d'un minuscule motif.

Robe à corsage baleiné, cintré à découpe simple, sans pointe, avec col berthe longeant l'encolure en V et drapé au moyen de plis parallèles assujetties à une petite bande décorative au milieu devant, manches à gros gigot dont l'ampleur est obtenue par plis cartouches à l'épaule et dont le bouffant se poursuit jusqu'au niveau du coude, où il est à nouveau froncé et cousu à la partie de manche de l'avant-bras, laquelle est ajustée par trois petits boutons de perle et plus courte à l'intérieur ; jupe froncée, plat devant, un peu plus longue en arrière, avec trois remplis décoratifs à l'ourlet, montée sur une étroite bande de taille incrustée cousue à la main au corsage ; large ceinture gansé de biais bordeaux à boucle de métal patinée ; le tout est fait de coton épais imprimé de bouquets de fleurs et feuilles roses, bordeaux et blanc sur fond écru.

Robe à corsage ample avec drapé de poitrine à plis couchés prenant naissance à la taille, col debout à très petite ruche de dentelle grise faite au crochet, ouverture devant à pressions avec cinq petits boutons décoratifs de plastique vert à texture de grille, manches saucières froncées à l'épaule avec poignets chemisier; le soutien du corsage et des manches est assuré par un organdi lilas ; jupe à petit fronçage, plat devant, un peu plus longue en arrière, cousue au corsage avec prolongation sans boutons de l'ouverture devant ; le jupon intégré de soie carrelée turquoise, jaune, rose et orange avec volant est caché mais a la vocation d'être visible ; cette robe est fabriquée de taffetas à gros carrelage à prédominance de lilas et de vert avec fil jaune et orange avec supplément à l'ourlet d'un large ruban de satin passé vert olive et bronze.

Manteau ajusté par deux découpes dont une est princesse, celles-ci s'ouvrant en un volume semi-circulaire, découpes par ailleurs reprises au dos de façon similaire mais avec deux découpes curvilignes, avec manches longues à poignets ajustés et à gros gigot provenant de l'assemblage à la tête de manche par petits plis cartouches, ouverture devant fermée juste par agrafes de bande à corset, permettant à un des côtés d'effectuer une double croisure et d'aller joindre en courbe l'épaule adjacente, courbe mise en valeur ensuite par quatre brandebourgs noirs d'inspiration orientale ; le col debout sert à y apposer une collerette de poils de chêvre, longs et frisottés, gris et blancs qu'on retrouve aussi aux poignets ; ce manteau est confectionné de drap de laine rouille.