Au début du règne de Louis XV, la mode est gracieuse et subtile comme les arts décoratifs inspirés de la Chine et du Japon; quelques années plus tard, elle devient plus massive et excentrique. L'objet le plus remarquable de la robe rococo est la jupe en forme de coupole, plus large que celle de la Régence. Elle sera portée jusqu'à la fin du XIXe siècle. Sous le règne de Louis XV, le panier de la jupe est composé de cinq cerceaux reliés entre eux par de la toile. La sur jupe de dessus est très souvent ouverte pour laisser voir la somptuosité du tissu de la jupe. A l'opposé, le buste est rendu très étroit par un corset. Vers 1850, le décor de la jupe se composera de motifs floraux mêlés de rubans, de dentelles ou de fleurs artificielles. Les cheveux sont blanchis par de la poudre pour faire disparaître les différences d'âge. Cela nécessite de hausser les tons du maquillage qui reste plus que jamais artificiel avec ses mouches collées.

Sous le règne de Louis XVI, la mode devient un fait d' actualité avec le lancement de journaux spécialisés. Les coiffures sont rendues volumineuses par l'emploi de poufs composés de postiches, de rembourrages de crins ou d' armatures métalliques. De savantes constructions symboliques sont ajoutées à ces monticules. Ces extravagances sont tellement compliquées à exécuter qu'elles deviennent de véritables chapeaux que l'on superpose à la vraie coiffure. Il fallut surélever le toit des chaises à porteurs et les femmes fraîchement coiffées se voyaient inter­dites de sommeil sous prétexte de ne pas abîmer la savante construction qui serait l'objet d'admiration ou de critique lors s du prochain bal à la cour. La robe à paniers à profil aplati devient tout aussi extravagante. Le volume étant reporté sur les côtés,  une femme nantie de cette robe occupe à elle seule tout un banc, ne passe plus entre les portes sans se contorsionner. Le corsage n'évolue guère ; son décolleté plus profond est couvert désor­mais par une écharpe triangulaire blanche appelée fichu. L'ensemble est couvert de broderies, de dentelles et de fanfreluches.

A la veille de la Révolution, deux tendances s'opposent. D'une part, la fuite en avant vers la surcharge qui continue ; d'autre part, une simplification peut être issue du vêtement d'intérieur que l'on appelait le négligé. Les deux tendances sont désormais inspirées de l'Angleterre. La première renforce la croupe par un cul qui remplace les paniers latéraux et fait ressortir la cambrure des reins et la minceur de la taille toujours serrée dans un corset. La deuxième tendance privilégie la simplicité à l'antique chantée par Rousseau. On abandonne les corps à baleines, le maquillage artificiel, la perruque poudrée au profit de tissus plus légers, de chemises de mousseline ceinturées sous les seins et de robes de cotonnades imprimées. Ces dernières sont portées par les dames de haut rang dans leur intimité.

Robe à corsage cintré aux multiples découpes, non baleiné, avec minuscule pointe, décolleté rond, basques trapézoïdales de tissu replié sur lui-même, aux cotés non cousues et à deux basques du centre dos différents car étroits et rectangulaires, manches longues ajustées, froncées à l'épaule et mises en forme par deux petits plis horizontaux à la saignée au niveau du coude, ouverture devant avec fermeture juste d'agrafes rapprochées et petits boutons à tige décoratifs de plastique bleu ; jupe séparée un peu plus longue dans le dos, montée sur bande de taille entoilée, plat devant avec ampleur obtenue par plis couchés dirigés vers l'arrière, endroit où ils sont plus serrés ; le tout est confectionné de deux tons de taffetas turquoise en alternance pour la partie corsage avec passepoil lilas et foncée pour la partie jupe.

Robe à corsage baleiné, cintré à découpe simple, avec grande pointe arrondie devant et dos, décolleté carré, manches longues écourtées à l'épaule ajustée, aux poignets évasés avec revers pliés deux fois, fixés et tenant lieu de parements, sous manches de coton beige, froncées aux poignets avec une petite boucle décorative de biais de même tissu ; jupe séparée froncée, plat devant, à peine plus longue en arrière ; cette robe est confectionnée de drap de chenille saumon de coton à brins bouclés et surélevés selon des motifs à la rose en négatif imitant les tapisseries.

 

Robe à corsage baleiné et cintré à découpe simple, pointe longue et effilée, empiècement de pièce d'estomac de damas broché et de guirlandes, décolleté rond, manches 3/4 avec parements et engageantes de dentelle blanche sur tulle; manteau de robe fixé au corsage, drapé sur les cotés à l'aide de deux plis verticaux au niveau des hanches ; jupe séparée avec drapé obtenu par petits plis latéraux avec un pression de fixation pour recevoir le manteau de robe ; le corsage et le manteau de robe sont de brocart à motifs serrés de fleurs saumon et gris et la jupe est de damas pêche à bouquets façon tapisserie avec un motif central peint en surface de feuillage stylisé or agrémenté de vert ; la garniture ruchée de satin rose à plis rond est rehaussée de paillettes dorées, orne le corsage et serpente le long du manteau de robe.

 

Robe à corsage allongé en manteau de robe, baleiné et cintré avec découpe pièce d'estomac, celle-ci incrustée et à pointe, avec encolure carrée échancrée bordée d'un col rond-bourrelet diminuant à rien au niveau du décolleté, manches 3/4 bouffantes à gros bouillons assujetties à une couture sur le dessus de la manche avec points de fixation ici et là, celles-ci étant terminées par des falbalas de pièces fuselées de satin bleu pastel tenant lieu d'engageantes ; le manteau de robe est court devant et long derrière et son ampleur au dos provient de piqûres d'ajustement s'ouvrant en plis creux à la taille et de plissés à la latérale; la jupe froncée est montée sur un partie dos de corsage en toile et non visible ; le tout est fait de satin léger mince, d'acétate abricot avec garniture de rubans bleus et d'appliqués brodés au zigzag.

Robe à corsage cintré à multiples découpes et baleines, avec décolleté rond et laçage dos, pointe franche au devant alors que dans le dos, elle est entrecoupée par le prolongement de l'empiècement central, manches longues, ajustées et montées très étroitement avec entournures empiétant sur les pièces corsage, pièce d'estomac avec plis religieuses provenant de lanières des lisières rayées du tissu et richement décorée de bandes ruchées, de galon jaune or, de galon coulissé de ruban rose étroit, de guirlandes saumon et de cordonnets de même tissu pour l' assemblage ; jupe à très petit plissage, plat devant et montée sur une bande de taille entoilée, laquelle est fixée lâchement au corsage par chaînette crochetée ; cette robe est confectionnée de soie shantung à grandes rayures estompées par des fils roses, bleus et lilas.

Robe à corsage baleiné et cintré par découpe simplifié, c'est-à-dire que son unique découpe est celle de l'empiècement devant, faisant office de pièce d'estomac, avec laçage dos, longue pointe en ellipse flottante au devant et au dos, décolleté carré aux coins arrondis, manches longues mises étroitement en forme avec accumulation de fronces au niveau du coude autant à la saignée qu'à la coudée, créant des petits drapés horizontaux ; jupe froncée un peu plus longue en arrière, plat devant, montée sur ruban cordé et fixée à la taille sur les latérales seulement ; cette robe ivoire est confectionnée de satin antique et de damas à motifs de fleurs stylisées façon tapisserie pour le corps de corsage alors que la jupe et les manches sont d'ottoman et elle n'a comme garniture qu'une petite dentelle écrue contournant le décolleté

Robe battante sans baleines, avec queue de robe, encolure élargie au dos et carrée au devant, avec insertion de pièce d'estomac à pointe très longue et effilée, laquelle est seule à être baleinée et ceci de part en part, de même qu'elle est construite de juxtapositions de bandes horizontales de l'étoffe de confection en largeurs sélectionnées, ampleur de manteau de robe flottant sur toute la partie devant en larges plis couchés chevauchant l'entournure et se perdant dans le métrage, au dos plis watteau formés de deux plis ronds, manches collantes couvrant les biceps avec engageantes à volants courts devant et s'allongeant à la coudée en tous petits plis ronds ; jupe séparée avec plis couchés ; le tout est fait de broadcloth façon lin à différentes largeurs de rayures café au lait sur fond rose avec pretintailles, boucles décoratives et perles.

Robe avec triple pli rond de robe battante au devant seulement, issu de l'encolure carrée, avec ouverture devant et laçage dans le dos, découpe taille partant au-delà de l'ampleur, manches saucières entièrement recouvertes de dentelles transversales aux teintes bigarrées orange; ce corsage est bâti sur un corps sous-jacent avec baleines ; le manteau de robe est froncé à la taille avec jonction verticale dans le prolongement des plis battants, les pans du devant sont arrondis et l'ourlet est récupéré en plis drapés formant paniers à l'aide de liens cachés par des boucles souples de velours violet et rouille ;  la jupe froncée va rejoindre, quant à elle, la continuation des plis battants intérieurs ; le tout est de faille moiré orange et orange brûlé en alternance, avec point de mire d'une boucle molle de satin raisin.

   

Robe à corsage cintré par multiples découpes, avec légère pointe devant et décolleté rond, pièce d'estomac séparée mais fixée dans le haut, celle-ci à larges baleines, ouverture bordée tout le tour et jusqu'aux épaules d'une multitude d'anneaux provenant de couples d'agrafes mâles et femelles mais dont ici, la partie femelle de métal mou, de l'aluminium, prend diverses formes sous la pression du laçage, manches collantes avec manchettes décoratives ne faisant pas complètement le tour; jupe séparée froncée, plat devant, avec bordure décorative et un rempli entre les deux ; cette robe est confectionnée de lainage à petits motifs géométriques vert olive et noir, de bengaline à nervures cordées de coton aussi vert et noir, de damas fleuri vert avocat et de velours de coton noir.

Robe à corsage baleiné avec découpe cintrée au dos alors qu'au devant, il s'agit plutôt d'une harmonisation de la ligne d'encolure, qui tout en permettant l'insertion d'une pièce d'estomac, est contournée de haut en bas, d'une garniture unifiante de pretintailles de largeur décroissante et donnant à vue une impression de manteau de robe, avec manches 3/4 montées avec mise en valeur au niveau du coude par une large pièce de dentelle fine appelée quelquefois fumée, celle-ci retroussée au milieu avec bouclette ; le véritable manteau de robe est monté à plis tuyaux d'orgue avec la valeur excédentaire du pli à l'intérieur ; jupe séparée, froncée, de bengaline vert mousse assorti à la pièce d'estomac à échelle de roses miniatures ajoutée ; ailleurs la même étoffe est complémentée d'une surimpression de fleurs vertes plus froncées.

Robe battante avec corsage sans pointe, sans manches, à encolure carrée, avec pièce d'estomac de brocart fleuri ocre et collerette fraisée de crynile, multiples découpes dont une en V à baleines insérées, laquelle est destinée à recevoir ladite pièce d'estomac qui vient s'y attacher, qui a sur son pourtour un revers col châle qui continue au-delà de la taille, va rejoindre et s'unir au manteau de robe, lequel est à plis ronds et plis couchés, cousu au corsage avec passepoil, et au dos, avec queue de robe volante qui vient se fondre en larges plis watteau qui eux, ont pris naissance à la carrure dos ; jupe séparée à plis couchés avec faufilage en place dans l'ampleur même ; le tout est de satin vert doré avec ornementation centrale de feuilles effilées peintes or à la main, avec paniers intégrés, montés de trois niveaux d'armature en demi-oval.

Robe à corsage baleiné et cintré par deux découpes avec laçage dos, avec pointes au devant et au dos, décolleté carré formé par la pièce d'estomac qui vient se superposer à l'ouverture devant, laquelle est fermée juste par agrafes, manches collantes avec pinces supplémentaires au coude et ajustement de poignets par cinq boutons ; corsage de faille de soie alternant avec une dentelle fleurie sur fond de résille, lui-même superposé à un damas grisâtre ; jupe séparée froncée, plat devant, de damas écru coton et soie à semis de pois ; tablier couvrant de taffetas moiré jaune or, assorti à la pièce d'estomac et fabriqué de guipure à motifs éventail, fleurs et feuilles, le tout s'enchevêtrant de ruban de soie et de perles brodées , avec en plus pour la pièce d'estomac des liens décoratifs de ruban métallisé.

 

Corsage baleiné à pointes flottantes, cintré par multiples découpes avec gros passepoil de galon nervuré, décolleté au carré arrondi, ruchée de deux dentelles écrues dont une est de fil brodé monté en treillis, ouverture devant partielle avec boutonnières gansées et petits boutons armoriés de métal or vieilli, manches 3/ 4 à tête de manche bouffante avec large parement dévoilant la doublure moiré rouge vin, manches mises en forme de plus à la saignée par des pinces horizontales, avec ajout à la coudée d'un volume supplémentaire produisant l'effet de manches en sabot, sous-manches de crêpe damassé ivoire à poignets froncés à double volant de dentelle et finalement large basque froncée apparentée à une jupette avec espacement devant et dos ; le tout de bengaline noire et de velours de coton montés en alternance.

Robe avec corsage cintré, baleiné, avec grand décolleté plongeant, ouverture devant fermée par bandes d'agrafes à corset avec allongement du corsage à la médiane dos servant à accentuer la cambrure des reins, manches ajustées trois quart avec ampleur de tête, formée par plis cartouches ; ce corsage est façonné de façon à mettre en valeur les étoffes choisies en conjonction avec leur emplacement pour minimiser la taille, c'est-à-dire que les pièces latérales sont foncées, coupées dans un velours prune qui est délimité par des galons qui dessinent encore plus nettement la silhouette sablier ; le deuxième velours s'harmonise de ton avec ses motifs tapisserie passés alors que les engageantes de couleur écrue très prononcée sont de crêpe et dentelle, la taille étant bordée de taffetas violet.