Le justaucorps, appelé maintenant habit, s'allège. Sous Louis XVI, il perd ses basques juponnantes et ses pans sont taillés en biseau. Toujours ouvert, il laisse voir le gilet sans manches qui raccourcit tout au long du XVIIIe siècle. Comme le vêtement féminin, l'habit utilise à profusion les décors floraux, brodés sur les bords, le rabat des poches et les poignets retournés et maintenus par des boutons. Ce décor sera de plus en plus fin à la veille de la Révolution. Les culottes sont bien ajustées et s'arrêtent juste sous les genoux. Les bas sont de soie épaisse et perdent leurs couleurs vives. Les coiffures sont elles aussi beaucoup plus simples. Les cheveux sont tirés en arrière en une queue maintenue par un ruban de soie à l'imitation de la coiffure militaire prussienne. La perruque, plus plate, est toujours poudrée de blanc et le chapeau le plus courant est le tricorne, chapeau à calotte plate et à bord relevé sur trois côtés. A partir de 1790, il est concurrencé par le bicorne et par un chapeau haut-de-forme proche de celui que portaient les puritains au XVIIe siècle.

   

Justaucorps dégagé à ouverture devant formant une figure de S, avec découpe taille et sans ampleur dans le dos, justaucorps dont l'ajustement est rendue possible grâce à une longue pince poitrine au devant et à une découpe officier au dos ; le collet est haut et à large espacement, les manches sont longues et mises en forme sans parements mais, ont quand même des fausses manchettes, celles-ci produites par une large bande décorative de toile café au lait, au centre de laquelle un plissé accordéon est formé de lainage noisette, celui-ci contourné à son tour de part et d'autre, d'un galon broché bronze ; c'est cette même ornementation qui cerne toutes les parties de l'habit et qui relève les rabats décoratifs qui simulent l'emplacement des poches ; le tout est façonné sur une base de tricotine.

Justaucorps avec encolure dégagée, volume de jupette conférée par un pli creux dans le dos et un double pli creux à la latérale, manches longues mises en forme avec parements en ailes et finalement rabats de poches décoratifs ; ce justaucorps est coupé de brocart de coton à fleurs alignées en guirlandes rose, vert lime et cantaloupe ; les pourtours des pièces sont toutes bordées d'une passementerie à brides coulissées d'un ruban de satin pêche, sont longés de festons triples provenant d'un cordonnet soyeux et pour terminer du fil de soie écru ; les boutons décoratifs de part et d'autre de l'ouverture sont de plastique rose avec figures d'anneaux et incrustation de fleurs dorées alors que ceux des parements sont semblables mais sans motifs.

Justaucorps transition, c'est-à-dire qui endosse déjà des caractéristiques de l'habit dégagé de la période qui va suivre, soit un col officier, des manches longues mises en forme, une fente d'aisance dans le dos et des lignes générales plus étriquées ; les parties du devant s'ouvrent déjà à partir de la taille et invitent de plus en plus à la réalisation de la queue d'habit ; les revers de poche sont décoratifs et les découpes d'ajustement sont proches de la latérale ; ce justaucorps est fait de laine sergée moutarde dont les diagonales sont très prononcées et les garnitures marquent tous les contours de passementerie lustrée de cordelette écrue.

Manteau sans garniture avec encolure ras-du-cou et col rond, manches longues mises en forme et encore plus longues du côté de la coudée, ampleur de jupette conférée par une fente dans le dos et un pli creux à la latérale, jupette sur laquelle se découpent deux poches avec rabat en trois pointes, lieu de prédilection pour la décoration, ici trois boutons et trois boutonnières à larges surpiqûres, ceux-là mêmes qui sillonnent l'ouverture devant, alors qu'au dos, les plis de jupette sont surmontés de boutons semblables mais texturés ; ce frac est confectionné de drap de laine du pays brun foncé.

Justaucorps sans garniture avec encolure dégagée et ampleur de la jupette à la partie dos, ampleur conférée par une fente à la médiane et un triple pli creux près de la latérale ; les manches longues sont mises en forme et sans parements, l'ouverture devant se ferme par des boutons de dimension modeste et sont fonctionnels ; ce frac est confectionné de velventine peau de pêche.

Justaucorps avec dégagement arrondis au devant , ouverture à six boutons décoratifs et deux au col tailleur classique, manches longues mises en forme avec parements et manchettes ; l'ampleur de la jupette est conféré par une fente au milieu dos et un plis creux double le long de la découpe dos ; d'une base de tissu rayée crème et olive sur un brocart fleuri relevé de fils ocre à vert remuniscent de vieil or, et parcouru des galons fushia de satin, une bandelette de ruban vieux rose bleuté ; ce sont ces même galons qui forment la manchette sous jacente qui repose dans ce cas-ci du filet et de la dentelle ancienne à fil d'or. La surcharge décorative est complétée par une série de rehauts du ruban rose, multiplication des boutons, un galon tressé or et rappel sur les deux poches à rabat triangulaire.

Justaucorps sans ampleur de jupette avec encolure ras-du-cou, manches longues mises en forme avec parements à ailerons et fausses manchettes ajustées, celles-ci à trois boutons et de tweed gris rehaussé de passementerie verdâtre ; partout ailleurs, la richesse décorative est conférée par une profusion de boutons armoriés vieil argent, ceux-ci se retrouvant aux emplacements de l'ouverture devant, à la fente médiane dos ainsi qu'aux latérales, et finalement ils longent les fentes d'ouverture verticales des poches, poches qui curieusement, sont semi fonctionnelles puisqu'ils ont bel et bien un espace de poche mais combien minime ; la tombée des pièces du vêtement est assurée par des plombs insérés dans les angles d'ouverture au niveau de l'ourlet ; ce justaucorps est confectionné de lainage à tissage à chevrons, chiné gris, bleu et bordeaux avec un rappel du bordeaux dans les piqûres des fausses boutonnières de poche et il est garni de plus de deux galons verdâtres.

Justaucorps relativement court sans garnitures, avec encolure ras-de-cou, manches mise en forme avec pincements supplémentaires à la saignée et parements ; plutôt droit devant qu'ajusté, il gagne néanmoins de l'ampleur grâce à la découpe courbante vers le bas au devant et courbante vers le haut au dos, partie dos d'où part la jupette qui crée un effet de basque grâce à une fente et un croisement des pièces ; deux poches plaquées à coins arrondis et à bord d'ouverture en diagonale suivent stylistiquement la découpe à laquelle une patte vient décorative vient se boutonner ; ce frac est confectionné de toile de lin brut à gros fil et possède des boutons en écaille aux tons foncés, c'est-à-dire violacés à reflets roses et verts.

Justaucorps avec col debout à grand espacement, manches longues mises en forme avec parements et ampleur de jupette conférée par une fente dans le dos et un pli creux en prolongement de la découpe dos ; les rabats des deux poches forment en leur centre une élongation et sont garnis de la juxtaposition de différentes passementeries de fils entrelacés et soyeux, au noir très lustré se démarquant sur le noir mat de la laine, laquelle est à tissage diagonal très prononcé ; les passementeries noires, roses et grises se retrouvent aussi sur les parements alors qu'à la tête d'épaule jaillissent des faveurs avec absence du gris mais ajout de ruban de satin noir ; les boutons sont bruns, cernés d'une tige vieil argent.