Il y a lieu de distinguer les troupes régulières qui eurent un uniforme et les troupes de volontaires habillées et équipées aux frais des municipalités. Le costume de ces dernières fut très varié et fantaisiste; c'est ainsi que les volontaires de l'armée du Rhin portaient un frac vert, un pantalon à raies bleues et étaient coiffés du colbak à aigrette des hussards de la fin du règne de Louis XVI. En ce qui concerne les troupes régulières, le nouveau règlement date de 1791 ; on y constate les changements suivants: l'habit est bleu à revers blancs, mais il conserve les formes de l'habit Louis XVI des gardes françaises. Les cocardes fixées sur les bicornes ou les bonnets sont tricolores et le rouge est placé entre le bleu et le blanc. Les chasseurs à pied gardent le casque à chenille de l'époque Louis XVI. Les grenadiers conservent tout d'abord le bonnet à poil, mais, à partir de 1791, ils adoptent le bicorne des fusiliers auquel ils adaptent une sorte de crinière rouge partant du pompon pour retomber sur l'épaule. L'influence du " sans-culottisme " se fait sentir dans l'armée et la garde nationale adopte l'affreux pantalon en étoffe rayée qui, heureusement, n'eut qu'un temps. La pénurie
d'argent était parfois si grande que les chaussures manquaient.
Le grand peintre d'histoire Raffet a immortalisé l'héroïque
misère de ces soldats. Le peintre Louis David fut chargé
de créer un type de costume militaire qui ne fut pas adopté. Le Directoire n'apporta pas de modifications essentielles dans le costume militaire de la Révolution : le bonnet à poil (ourson) orné de tresses fut rendu aux grenadiers et on coiffa les chasseurs à pied du schako qui avait fait son apparition sous Louis XVI dans le corps des Suisses de Salis. Enfin on resta fidèle à la coiffure monarchique. |