Depuis
Charlemagne, la ville de
Cordoue en Espagne, approvisionne
l'Occident en un cuir dit "cordouan",
minutieusement préparé et
très solide. Un
commerce important se développe
avec cette ville, dont
le nom est ensuite appliqué au
métier de chausseur.
Fort estimé chez
les plus riches, ce cuir
teint ou naturel est utilisé pour
la fabrication de chaussures
de luxe, désignées à partir
du XIIème siècle
par le terme de solers.
Les solers s'enrichissent
petit à petit de
morceaux de cuir ornés
et de galons aux différentes
couleurs. Certains d'entre
eux sont même bordés
de fourrure.
Pour
protéger ces fines
chaussures, on chausse
des patins de bois. Formés
d'une semelle de bois munie
de deux tasseaux aux extrémités
ou d'un talon unique au
centre, ces patins se maintiennent
aux pieds par deux pattes
de cuir cousues sur le
dessus. Certains sont dotés
d'une demi-jambière
de bois, sur le côté extérieur
de la jambe.
Le
milieu du XIIème
siècle connaît
une courte mode déjà amorcée
au XIème siècle
: la forme des chaussures
s'allonge sur le devant,
en pointe dite pigache,
pouvant être extrêmement
longue et se terminer avec
beaucoup de fantaisies
( tortillée ou recourbée)
.On abandonne cette extravagance
quelques années
plus tard, mais elle refera
fureur au XIVème
siècle sous l'appellation
de poulaine.
Les
brodequins sont une sorte
de bottine à courte
tige ; ils sont fréquemment
fendus sur leur partie
antérieure, aux
XIIe et XIIIème
siècles. A la fin
du moyen âge on en
confectionne dans de riches étoffes
brodées. Les estivaux,
en grande faveur chez les
hommes, sont de hautes
bottes souples et légères,
souvent teintes en rouge
ou noir. Les plus beaux
modèles sont en
velours ou en brocart.
Les femmes chaussent également
des bottes, mais fabriquées
dans des peaux plus fines,
parfois fourrées.
Les eschappins, chaussures
légères de
feutre ou de matières
délicates (fourrures
et étoffes), se
portent à l'intérieur
des maisons ou dans une
chaussure plus grossière.
Ils sont sans talon, découpés
sur le dessus, et montent
jusqu'à la cheville.
Aux
XIIIème et XIVème
siècles les chaussures
sont analogues à celles
précédemment
décrites, mais fabriquées,
décorées
et colorées avec
plus d'habileté et
de finesse. Le travail
du cuir gagne surtout en
raffinement.