Au
commencement
du XVIIe siècle,
les femmes portaient
encore un très
petit chaperon
ou une coiffe
de soie ; les
veuves demeuraient
fidèles
au chaperon à pointe
avançant
sur le front,
avec une conque
plus réduite
que celle de
l'époque
précédente.
Toutefois, la
coiffure s'est
aplatie : une
frange de cheveux,
la garcette,
sur le front
et deux bouffons crêpés
sur les oreilles,
les cheveux nattés
et enroulés
en chignon derrière.
Vers la fin du
règne
de Louis XIII,
les cheveux,
disposés
sur un rouleau
crêpé dit rond,
forment un arceau
en bombage il
s'en échappe
parfois une mèche
nouée
d'un ruban et
appelée moustache.
Puis les cheveux
s'aplatissent
de nouveau et
les bouffons
sont remplacés
par des boucles
longues ditesserpenteaux.
Serpenteaux
et bouffons plus
ou moins crêpés
se prolongent
jusque vers 16.70.
Une coiffure
nouvelle, la hurlupée ou hurluberlu,
fait alors fureur
durant quelques
années
: c'est un amoncellement
de boucles : « Cela
fait une tête
de chou », écrit
Mme de Sévigné.
Enfin,
vers 1678, apparaît
la coiffure à la
Fontanges qui,
de simple noeud
relevant les
cheveux bouclés
sur le dessus
de la tête,
se transformera
en un échafaudage
de boucles complété ensuite
par un bonnet,
couronnant la
tête d'une
véritable
architecture
de mousseline,
de dentelles,
de rubans montée
sur fil d'archal.
La vogue en durera
trente ans malgré les
critiques et
même la
défaveur
du Roi.
Pendant
le règne
du Béarnais,
en réaction
sans doute contre
les coiffures
calamistrées
adoptées
sous Henri III,
les hommes portent
les cheveux en
désordre
; c'est seulement
sous Louis XIII
que la chevelure
des élégants,
séparée
par une raie
médiane,
tombera en boucles
sur les épaules
; une mèche
ramenée
en avant, dite
moustache, prend
le nom de cadenette quand
le frère
du duc de Luynes,
marquis de Cadenet,
imagine de l'attacher
avec un noeud
de ruban orné d'un
bijou.
Mais,
une maladie faisant
perdre au roi
ses cheveux,
vers 1633 apparaît
un accessoire
nouveau, la perruque,
d'abord réduite à des coins mêlés
aux cheveux puis
plus complète
; elle est, à vrai
dire, portée
alors surtout
par nécessité et
les hommes âgés
n'emploient généralement
que le tour,
calotte ronde à cheveux
cousus. Les coiffures
naturelles et
bouclées
restent en vogue
et, bien qu'une perruque à cheveux figure
en 1643 dans
l'inventaire
de Cinq-Mars,
la fabrication
et la mode des
perruques ne
commence à se
généraliser
que vers 1655.
Louis XIV, qui
avait de fort
beaux cheveux
bouclés,
se refusa longtemps à les
sacrifier et
n'accepta d'abord
que des perruques à fenêtres par
lesquelles passaient
ses boucles,
avant de se résigner,
en 1672, à porter
la perruque à cheveux
vifs qui
obligeait à se
raser la tête.
Après
168o, la perruque
prit des proportions
monumentales
qui diminuèrent
seulement vers
la fin du siècle.
Faite généralement
en crinière,
plus tard surnommée in-folio,
avec des boucles étagées
tombant sur les épaules
et dans le dos,
elle se dressa
ensuite en Fontanges à deux
pointes ; puis,
partagée
en trois touffes,
dont deux sur
les côtés,
ce fut la binette,
du nom de son
créateur
le sieur Binet.
Les couleurs
des perruques étaient
extrêmement
variées,
surtout chez
les courtisans
; on les saupoudrait
d'amidon ou de
poudre de Chypre.
Toutes
les professions
adoptèrent
l'usage de la
perruque qui
compensait l'absence
d'une épée
exigée,
sauf pour le
clergé et
la magistrature,
de quiconque
entrait dans
une maison royale.
Colbert,
inquiet de voir
la quantité des
cheveux achetés à l'étranger,
avait voulu interdire
les perruques
; mais la France
en vendait en
si grand nombre
dans toute l'Europe
que l'exportation
compensait largement
les frais d'importation.
Elles furent
frappées
d'un impôt
de 1703 à 1715.
L'art des perruquiers
confinait à celui
de véritables
créateurs
et, en 1678,
le Mercure de
France présentait
deux modèles
dessinés
par Bérain
et travaillées
par un certain
Evain, moitié crêpé et
moitié boucles,
d'une admirable
légèreté.
On
sait qu'elles étaient
apparues à Venise
en 1665, une
ordonnance du
Conseil des Dix
les prohibaient
en 1668 ; mais
elles réapparurent
plus tard. Depuis
longtemps, les
femmes du Ghetto
de Rome portaient
des perruques.