Depuis
les premiers Gaulois et
jusqu'au XIIème
siècle, le tissage
de la laine n'a cessé de
progresser en France. L'industrie
nationale s'est organisée
en différents centres
de fabrication dans les
provinces de Picardie (Cambrai,
Amiens, Beauvais), de Champagne,
de Bourgogne, Ile-de-France,
de Normandie (Caen, Rouen)
et du Languedoc. En Flandre,
les villes comme Arras,
Bruges, Lille, Valenciennes
et Douai ont déjà acquis
leur renommée. La
production de chaque région
se reconnaît à la
qualité de son tissage
et à la couleur
de sa teinture: le vert
de Douai, le noir de Rouen
ou l'écarlate du
nord sont quelques-unes
des teintes les plus estimées.
Au
XIIIème siècle,
les lainages en vogue proviennent
des manufactures du nord.
Le camelin oriental (fin
et souple tissage de laine
de chameau), également
très prisé,
est rapidement imité en
Occident. Par ailleurs,
on utilise des lainages
légers, dont certains
sont importés d'Italie:
des étamines (étoffe
non croisée et peu
serrée, servant à la
confection des chemises),
des serges (fin tissage
croisé), des tiretaines
( étoffe grossière
ou de prix, tissée
avec une chaîne de
filou de coton), et des
droguets (sorte de drap
peu épais, tout
laine ou demi-laine, demi-fil).
Les
draps sont unis ou rayés
de bandes horizontales
aux couleurs bigarrées.
Le perfectionnement des
techniques de tissage permet
la confection de nouveaux
tissus. Ceux-ci sont "eschiquetés ",
c'est-à-dire divisés
en petits carreaux de différentes
couleurs, ou marbrés
ou bien chinés.
Jusqu'au
XIIème siècle,
l'usage de la soie dans
le costume français
est issu du commerce pratiqué avec
l'Orient. Les Croisades
font découvrir de
nouvelles soieries, dont
la richesse, l'éclat
des coloris et l'ornementation,
alliés à leur
finesse, séduisent
les Européens. Par
leur intermédiaire,
ces somptueux tissus sont
introduits en Occident
où ils connaissent
un immense succès
auprès des classes
favorisées, avides
de luxe. Dès lors,
les rapports commerciaux
avec l'Orient s'amplifient,
diffusant le cendal, soie
ressemblant à notre
taffetas actuel, particulièrement
répandue dans une
teinte rouge ; la paile,
soie brochée provenant
d'Alexandrie, importée
en grande quantité dès
le XIIème siècle
; le siglaton, brocart
d'or fabriqué dans
tout l'Orient pour les
vêtements de très
grand luxe ; l'osterin,
drap de soie teint en pourpre
; et le samit, étoffe
d'origine byzantine, proche
du cendal en plus épais
et plus riche.
A partir du XIIIème siècle, la soie commence à être
fabriquée en Italie, à Gènes, Sienne, Lucques et Venise,
villes produisant essentiellement des imitations orientales. La France possède
aussi ses propres manufactures, où se travaille la soie grège
importée par les marchands italiens. Ainsi, des motifs occidentaux,
religieux ou profanes se substituent à l'ornementation des pays orientaux.
Un
trafic commercial de fourrures
en provenance d'Asie, s'est
développé en
parallèle avec celui
de la soie, lorsque les
Croisés découvrent
les pelleteries asiatiques.
Et malgré leur cherté,
l'importation de fourrures
précieuses augmente
considérablement
: fourrures d'ours, de
zibeline et de martre,
dont raffole la noblesse.
On les apprécie
tout particulièrement
teintes en rouge ou en
vermeil, ou bien mélangées
et combinées entre
elles. Cette vogue se prolonge
aux XIIIème et XIVème
siècles en dépit
de prix très élevés,
puis de l'instauration
de lois somptuaires visant à réduire
leur consommation. Tout
au long du Moyen Age, les
fourrures servent presqu'exclusivement
de bordure aux manches
et aux encolures ou comme
doublure aux vêtements
de dessus. Les pelleteries
entrent aussi dans le costume
des personnes moins fortunées
qui se contentent de produits
locaux tels que le lièvre,
le renard, le chien, l'écureuil
et le petit-gris, d'où vient
le vair .
Depuis
l'Antiquité, le
lin se tisse en des étoffes
plus ou moins fines, généralement
blanches. On trouve le
coutil, grosse toile à trame
serrée, appliquée à la
confection de vêtements
de dessus ou comme doublure
; le cainsil, fine toile
utilisée pour les
chemises, les tuniques,
les braies ; et le couvre-chef,
tissu léger pouvant être
très transparent,
servant essentiellement à la
fabrication de coiffes.
Employé depuis
les premiers siècles
de notre ère, le
coton commence par être
importé d'Egypte
ou d'Inde avant d'être
cultivé, puis travaillé en
Italie à partir
du XIIème siècle.
Il est alors utilisé à l'état
d'ouate, de filou de tissu.
La production française
de cotonnades semble remonter
au XIIIème siècle.
Du Xème au XIVème
siècle sont utilisés
l'auqueto simple toile
de coton qui donnera son
nom à un vêtement
la futaine, étoffe
mi-fil, mi-coton, et le
mollequin, sorte de mousseline
de coton servant aux voiles
et couvre-chef féminins.