L'évolution du costume étrusque correspond à deux phases.

Durant la période orientalisante, entre - 700 et - 575, où apparaissent en art des influences diverses, soit dédaliquescrétoises et péloponnésiennes, soit phéniciennes et cypriotes, les éléments principaux du costume étrusque se rapprochent de leurs équivalents de l'Asie antérieure à la même époque.

Les hommes et les femmes figurés dans les sculptures et des bas-reliefs ont alors la tunique-robe plus ou moins longue, à demi-manches, et le châle primitif, en général drapé sur l'épaule gauche et attaché sur l'épaule droite par une fibule rectangulaire. Les hommes sont parfois représentés avec un manteau long; les femmes portent soit une pèlerine courte ronde, soit une sorte de manteau descendant dans le dos jusqu'au pli des genoux avec deux pans retombant par devant ce manteau rappelle le candys perse dont les manches pendent des épaules. Elles portent généralement des ceintures assez larges.

Pour le début du Ve siècle, les peintures de la tombe du Triclinium de la nécropole des Tarquinies, l'un des rares documents colorés que l'on possède sur le costume étrusque, permettent de percevoir combien l'art était alors soumis à l'influence grecque ; mais celle-ci semble moins certaine en ce qui concerne l'habillement. Des jeunes gens y sont revêtus de la toge taillée en demi-cercle, dont se rapproche la toge romaine de la période historique, qui semble bien avoir été empruntée aux Etrusques. D'autre part, le manteau de couleur foncée, complété parfois d'une pèlerine, dont sont revêtues des figures féminines, paraît dériver très nettement du manteau primitif des peuples méditerranéens devenu chez les Etrusques le tebenna.

Sur certains monuments étrusques est figuré un soulier bas, à pointe recourbée qui a dû être employé à une période très ancienne dans le nord de l'Italie d'où il aurait été introduit à Rome : il est à rapprocher des souliers perses pleins du vie s. que l'on voit sur la « Corée » aux bottes rouges du Musée d'Athènes. D'autre part, le modèle de chaussure haute et lacée, à bout recourbé, évoque celui des races montagnardes d'Asie antérieure : les Grecs et les Romains usèrent toujours de souliers brodequins à extrémités rondes ou pointues.

Pendant la période ionico-étrusque du VIe siècle et du début du Ve siècle, le costume masculin ne se modifie guère : le manteau long des origines devient la toge étrusque courte, la trabée, portée avec la tunique élégamment drapée sur l'épaule gauche pour les rois et décorée d'ornements brodés ou cousus : c'est cette toge, qui peut être aussi peinte ou brodée, que les Romains copient et dont ils font un vêtement compliqué.

Dans l'habillement féminin, l'évolution est beaucoup plus sensible; la robe-tunique semble subir l'influence de modes plus souples, probablement d'origine ionienne, et devenir plus légère. Ainsi voit-on alors un khiton très fin à courtes manches : danseuses de la tombe des Lionnes (Tarquinies). Certaines sculptures montrent des robes à décor très vraisemblablement peint. Les cheveux restent souvent nattés, tombant longs dans le dos ou ramenés sur la poitrine, avec le bonnet rond nommé tutulus ; le pétase à fond plat et à larges bords, d'origine grecque, est le chapeau le plus courant; on voit aussi un ruban orné de plumes posé sur les cheveux courts. Les élégantes mettaient des chaussures rouges à bout pointu et se couvraient les épaules d'un grand manteau rouge à revers.

Au Ve siècle, on constate certains changements : plus de tutulus, souliers pointus remplacés par des sandales; on retrouve, au IIe siècle, l'usage des chaussons en étoffe et cuir jaune.

Les objets de fouilles comme les statues couchées des sarcophages étrusques montrent l'importance considérable des parures dans les classes sociales élevées ; ainsi se manifestent, au VIIe siècle entre autres, la prospérité économique et le raffinement orientalisant du luxe vestimentaire : colliers, pendentifs, fibules très spécialement ornées, bagues, boucles d'oreilles à disques révèlent une technique très avancée du repoussé, de la granulation, de la gravure et du filigrane. Il faut noter le port de nombreux anneaux à la main gauche, comme on en remarque à Chypre et aussi en Espagne, où les Phéniciens en avaient peut-être introduit la mode.