Ceux que l'on regroupe sous le nom de Gaulois sont en réalité partagés par César en trois grandes familles aux coutumes assez différentes. les Ibères, habitants vers l'Espagne, les Belges et les Gaulois proprement dits composés des Celtes et des Kymris. Les premiers sont vêtus d'une tunique courte en laine grossière à longs poils et sont chaussés de bottes ; leurs femmes portent un voile sur la tête. Les autres portent des pantalons, soit flottants et à plis comme chez les Kymris, soit étroits et collants comme chez les Celtes. On les appelle bracca ou braga : les braies. Elles sont longues à l'origine, fendues sur le devant et munies de passants cousus pour main y tenir une ceinture de cuir. Des guêtres de tissu sont fixées au bas des jambes et couvrent les chaussures. Sur le torse, les hommes portent un gilet serré recouvert d'une blouse primitive. Cette saie, faite de quatre pièces carrées, est le plus souvent rayée, mais elle existe également en tissu de laine unie, à carreaux ou à motifs floraux. Elle est ajustée à la taille par une ceinture et existe avec ou sans manches. Lorsqu'elle porte des manches longues, elle est appelée par les Romains palla gallica ou caracalla. Un autre vêtement caractéristique du Gaulois est le bardocuculle, ou manteau avec capuchon (cucullus) qui deviendra plus tard la coule des moines. Ce vêtement ne couvre que la partie haute du buste et parfois seulement les épaules. Mais ces braies n'ont pas été, est-il utile de le rappeler, une création gauloise : elles dérivent du pantalon long des peuples nomades des steppes, porté par les Scythes et introduit par eux chez les Germains et les Celtes, de qui les Gaulois le tenaient. Ils en conservèrent l'usage dans les campagnes ; diminuées et sensiblement écourtées, les braies prirent le nom de femoralia et, à l'exemple de l'empereur Auguste, les légions des régions septentrionales les adoptèrent. Malgré leurs contacts avec les Scythes, qui diffusèrent le pantalon long en Europe, les Grecs n'adoptèrent pas ce vêtement, à l'exception d'Alexandre qui l'utilisa pour ses troupes à cheval ( - 394 à - 324), tandis que les Romains le reçurent des Gaulois par le long détour de la Germanie vers le IIe siècle avant J.-C. Dans l'habillement civil, le couvre-chef est très rare chez les Gaulois : la calotte ronde (pileus) reste celui des affranchis. Les nautes parisiens semblent s'être coiffés d'une espèce de bonnet à double étage. Peut-être les femmes portaient-elles des chapeaux à très large bord et probablement en feutre comme ceux des déesses-mères ; elles devaient mettre une sorte de voile tombant sur les épaules ou une bande d'étoffe passant sur le devant de la tête et retenant les cheveux. Les chaussures, toutes sans talon et arrondies au bout, étaient de modèles divers ; les plus employées étaient des sandales (gallicae) communes aux hommes et aux femmes, de type spécifiquement méditerranéen, à semelle attachée au pied par des lanières selon des systèmes très variés. Les hautes guêtres montant jusqu'au genou semblent avoir été particulières au sud-ouest ; une socquette de laine se portait parfois dans le soulier et formait le bord roulé de celui-ci. Les divers types de chaussures en usage furent d'ailleurs adoptés en Gaule. Si les femmes, après la conquête, s'efforçaient d'imiter les coiffures à la romaine, les hommes conservaient la barbe et les moustaches, alors inconnues dans la capitale impériale. Au combat, le Gaulois porte souvent une cuirasse de métal repoussé ou de cuir renforcé, quand il ne combat pas torse nu, et un casque dont les formes peuvent être très variées. Parfois, cet équipement est complété par des jambières de type cnémides ou, comme les guerriers francs, par des chaussures dont les lanières de cuir se croisent sur toute la jambe. Commune aux hommes et aux femmes, la tunique demi collante, à manches courtes ou longues, s'enfilait par la tête et se portait longue sans ceinture ou courte avec ceinture, peut-être selon les sexes : c'est la pièce essentielle du costume primitif adopté dans le monde nordique et méditerranéen. Sur certaines sculptures, elle apparaît comme plissée, ce qui indiquerait au moins une demi-ampleur. Ornée de franges ou de dentelures au bord inférieur, doublée de laine ou de fourrure qui dépassait sur les bords, elle avait le plus souvent des manches collantes jusqu'aux poignets. L'encolure était garnie d'une espèce de bourrelet ressemblant au col roulé des chandails modernes. On mettait une tunique ou deux superposées, la plus longue servant alors de lingerie de corps ; sans doute d'un usage identique, une espèce de maillot de corps, à manches longues et à larges bandes parallèles horizontales, était utilisé par les deux sexes. Issue de la tunique, la
chemise affectée au seul usage de linge de corps n'apparaît qu'au
IVe siècle, sous le nom de camisia (mot d'origine celtique ou
plutôt germanique), supplantant le pagne porté primitivement
sous la tunique. |